
LES ANTIMITOTIQUES DANS LA CHIRURGIE DU GLAUCOME
L’usage des antimitotiques, y compris dans la sclérectomie profonde,
est nécessaire lorsqu’il existe des facteurs de risque
d’échec de filtration sous-conjonctivale :
- les aphaques et pseudophaques ;
- les échecs d’une intervention filtrante préalable ;
- les sujets jeunes de moins de 40 ans ;
- les antillais et d’une manière plus générale, les sujets de race noire ou jaune ;
- les échecs d’une trabéculoplastie de moins de trois mois ;
- les sujets auparavant médicalement traités au long cours par collyres ;
- les glaucomes néovasculaires et les uvéites hypertensives.
La 5 fluoro-uracile à l’éponge, 50 mg pendant 5 minutes, entre volet scléral superficiel et plan scléral profond, constitue un traitement antimitotique doux réservé aux patients présentant des facteurs de risque peu importants. Dans les autres cas on utilise la mitomycine 0,2 mg pendant un temps variable, proportionnel à l’importance des facteurs de risque.
En présence d’une bulle de filtration kystique avec hypertonie, nous utilisons quelquefois la 5 fluoro-uracile, diluée au 1/5e, en injections dans cette bulle. Nous ne dépassons pas le nombre de trois ou quatre injections pratiquées tous les deux ou trois jours. Nous n’insistons pas si la normalisation tensionnelle n’est pas obtenue. De toute façon, ces injections in situ doivent être effectuées avec prudence afin d’éviter une diffusion dans la chambre antérieure. Nous avons pu observer à cette occasion des oedèmes cornéens transitoires mais fort gênants. Evidemment ces injections se révèlent beaucoup moins risquées après sclérectomie profonde puisque la chambre antérieure n’est pas ouverte.
Philippe Demailly